mercredi 18 janvier 2012

RING

 
   Spa, Pau, Charade, Angoulême, Nürburgring... la liste des monuments de la course menacés de disparition risque de s'allonger. Quelques uns de ces circuits ont bien disparu (l'ex-Charade; Rouen; les anciens Zeltweg et Hockenheim...), d'autres se battent encore contre des menaces diverses: certains verts démagogues; quelques riverains et promoteurs immobiliers; des exigences de sécurité toujours plus strictes; la dure loi économique; la crise... et même contre la F1 moderne transformée en entreprise de com prise en otage par les intérêts financiers qui tourne le dos chaque jour un peu plus à ses origines.
 
  Dans un contexte de plus en plus hostile aux sports mécaniques, ces derniers font facilement office de bouc émissaires tous désignés. 
C'est à la fois injuste et ingrat de traiter ainsi ce qui devrait être considéré comme une part du patrimoine de l'humanité au même titre que les autres belles créations de l'Homme. 
Il n'est donc pas étonnant d'assister depuis un certain temps à un regain d'intérêt pour les compétitions et autres rassemblements historiques. Certes il y a l'effet nostalgie pour des générations qui ne se reconnaissent plus dans le sport automobile moderne, mais c'est peut-être aussi le naturel qui revient au galop ! On ne peut tirer tout simplement un trait sur un aspect essentiel de l'aventure automobile pour n'en garder que le côté fonctionnel et mercantile.
Certains pensent que pour continuer à exister, le sport auto devrait s'adapter même s'il doit pour cela vendre son âme. On parle de plus en plus ouvertement d'un avenir tout électrique. Imaginez donc, des courses silencieuses...
Je ne crois pas qu'un jour, les compétitions motorisées seront entièrement supplantées par des disciplines 100 % "propres", même si l'essentiel du parc automobile mondial virait au "vert" (ce qui serait souhaitable par contre). Le cheval n'est plus un moyen de transport depuis plus d'un siècle, et pourtant, les sports équestres continuent d'exister depuis ! Alors...

Je préfère donc rester optimiste, malgré l'autophobie ambiante. Cependant, il est urgent d'agir, et de se battre s'il le faut pour que ce sport continue d'exister. Les associations, les pétitions pour défendre les circuits (permanents ou urbains) menacés, se multiplient, et l'intérêt pour le patrimoine du sport automobile mondial s'affirme de plus en plus sous différentes formes (Épreuves et championnats "historiques"; Simulations & jeux vidéo qui reproduisent un maximum de vieux tracés pour la plupart disparus et d'anciennes voitures plus ou moins prestigieuses; films sur "l'âge d'or" de la course; publications spécialisées...).

A ce propos, il y a moins de 2 ans, j'avais accepté la proposition de collaborer à l’élaboration d'un scénario de bande-dessinée ayant pour cadre un de ces monuments de la course, lui aussi sous la menace : le Nürburgring! enfin, plus précisément le géant, l'intimidant Nordschleife... celui qu'on surnomme "das Grüne Hölle" (l’enfer vert), ou encore Ring ! Circuit le plus long, le plus sélectif, le plus difficile au monde, et l'un des plus anciens encore en activité !

Justement, la maison d'édition Glénat a eu la bonne idée de sortir une collection de bandes dessinées consacrées à la belle mécanique : "Plein gaz"
"Ring", fera partie des premiers titres à y paraître. J'ai eu le plaisir de scénariser cet album avec mon ami Youssef Daoudi, talentueux dessinateur et auteur de BD.
C'est un modeste hommage de passionnés à ce circuit mythique, et à travers lui, à toute une histoire du sport automobile, à un temps révolu, où le mot "sport" avait encore toute sa signification dans ce milieu pourtant tourné fatalement vers l'avenir et le progrès.

Voici la couverture de l'album qui sortira début Février :

 
Collection: Plein Gaz 
Format : 240 x 320 mm
56 pages
Cartonné
EAN/ISBN : 9782723483124
Prix: 13.90
 

Résumé :
"Avant de vaincre qui que ce soit, il faudra d'abord affronter le "Ring"… 
Durant les années 60, certains organisateurs de GRAND PRIX, afin de faire le plein d'engagés, complétaient leurs grilles de départ avec des voitures de Formule 2. Ceci était encore plus courant lors du Grand Prix d'Allemagne du fait du développement du tracé (plus de 22 Km !). C'est ainsi que le jeune espoir François Foitek, et le vétéran Guido Knopp, pilotes de F2 au sein de l'écurie Stanford se retrouvent aux côtés des champions de Formule 1 au départ d'un Grand Prix d'Allemagne de la fin des années 60, sur le circuit le plus impitoyable qui soit, le Nürburgring ! c'est la chance de leur vie. Mais le Ring est réputé pousser autant les machines que les hommes dans leurs derniers retranchements...



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